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Témoignages : bénéficiaires, associatifs, entreprises... Ils racontent.

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Ils sont bénéficiaires d'un service d'entraide municipal, représentants d'associations campinoises qui œuvrent sur le terrain pendant cette épisode pandémique auprès des habitants ou entrepreneurs mobilisés... Ils vous livrent leur ressenti et expliquent leurs actions pour entretenir la solidarité et le lien à Champigny.

 

 

Albert Zenouda : « le livre est un trait d’union »

Albert Zenouda est le libraire de "L’instant Lire", librairie ouverte au centre-ville depuis tout juste un an. L’obligation de fermeture a été un véritable coup dur et une coupure avec une partie de la clientèle qu’il est aujourd'hui heureux de retrouver. Avec toutes les conditions sanitaires réunies.

 

Comment vous organisez-vous pour le déconfinement ?
Pour nous, cette reprise est indispensable. Nous avons pris un coup, et les gens seront contents de retrouver leurs commerces. Un commerce ouvert c’est capital, ça entretient la vie sociale. Mais cette reprise se fera à doses homéopathiques. La librairie étant spacieuse, elle permet une circulation organisée. Nous ne pouvons pas accueillir plus d’une quinzaine de personnes en même temps. Les clients doivent utiliser le gel hydroalcoolique mis à leur disposition à l’entrée. Nous portons un masque et il est recommandé aussi pour nos clients. Bien sûr, comme dans tous les commerces, il faut respecter les distances dans la file d’attente. Je ne souhaite pas interdire de toucher les livres. Un livre se hume, on le garde, on y laisse notre affect. Nous maintenons la possibilité de mettre de côté les livres afin de les récupérer en caisse, toujours en nous envoyant un mail au préalable. Nous avons rouvert mardi 12 mai dès 9h30 jusqu’à 19h30. Toute l’équipe qui était au chômage partiel a repris le travail.

Comment avez-vous géré les derniers temps du confinement ?
Nous avons rouvert deux après-midis par semaine depuis fin avril, les mercredis et samedis. Le retrait de marchandises était possible après passage de commande par email. Nous avons aussi assuré la livraison à domicile sans contact. Pour nous, il était important de garder le lien avec nos habitués qui sont restés fidèles. L’idée était de ne pas rompre ce trait d’union. Comme en littérature : le livre est un trait d’union, un maillon. Des gens passaient nous voir ou nous contactaient même s’ils n’avaient besoin de rien et repartaient avec un petit quelque chose pour nous soutenir. Ce qui m’a fait sourire, c’est qu’on faisait la queue à la librairie comme à la boulangerie !

Quel message adresseriez-vous aux Campinois ?
Je souhaite les remercier pour leur regard attentif au fait que je ne mette pas un genou à terre, c’est très encourageant. L’équipe est totalement investie, nous repartons sur les mêmes jours d’ouverture, même le dimanche. Enfin, la mairie n’est pas restée indifférente du tout. Nous nous sommes toujours sentis soutenus, leur présence a été constante.

 

(le 15 mai 2020)

 

 

 

 

Laura, couturière bénévole : "Haut les masques !"

Laura, 52 ans et habitante du quartier de Coeuilly, a uni ses talents de couturière à ceux de quatre autres Campinoises. Ensemble, elles confectionnent des masques alternatifs en tissu et les distribuent gratuitement à tous ceux qui ont en besoin. Une belle initiative de solidarité !

 

Comment vous est venue l’idée ?
J’ai commencé à confectionner des masques pour ma famille. Comme il m’en restait, j’ai posté une annonce sur la plateforme « Entraide entre Campinois » afin de les donner gratuitement. Suite à mon message, j’ai eu de nombreuses demandes. Je me suis tout de suite dit qu’il fallait que j’en refasse. Je me suis également aperçue que je n’étais pas la seule Campinoise à proposer ses talents de couturière. Nous étions cinq : Elodie, Marie-Jo, Catherine et Delphine. Nous avons  créé un groupe pour faciliter notre organisation. Comme nous venons de quartiers différents, nous nous les sommes séparées. Chacun peut s’adresser à la couturière la plus proche de chez lui. Je m’occupe des quartiers du Mordac, du Bois-l’Abbé, de Coeuilly et du Plateau.

Comment se passe le processus de fabrication et où trouvez-vous les matériaux dont vous avez besoin ?
Ces masques sont gratuits et destinés à tous ceux qui en ont a besoin. Nous cousons principalement des masques pour des particuliers mais aussi pour le personnel de l’hôpital Henri-Mondor, des entreprises, des associations ou encore l’Ehpad de Sucy-en-Brie.
Les gens peuvent nous contacter via notre page facebook. Lorsque j’ai le temps, j’essaye au maximum de personnaliser le masque. J’ai eu des demandes particulières comme le masque de Batman, de Zorro ou encore le drapeau portugais.
Concernant la matière première, j’utilise du trapilho comme on ne trouve plus d’élastiques. Je fabrique ce lien à partir de bandes de tee-shirt, c’est très extensible et cela fait moins mal aux oreilles. Pour le tissu, j’avais un stock à la maison mais il s’est vite écoulé. Nous en commandons régulièrement et des gens nous en apportent. Coudre un masque prend quinze minutes mais c’est sans compter le lavage du tissu, le séchage et le repassage en amont. Une fois prêt, je fixe un point de rendez-vous pour le remettre. Avec chaque masque, je donne également une fiche d’instruction sur son entretien.

Combien en avez-vous cousu ?
Je couds environ entre 50 et 60 masques par jour. Depuis le début, j’en ai confectionné 2200. J’ai la chance de pouvoir compter sur mon mari, Thierry. Il m’aide à laver et à sécher les tissus mais aussi à les couper. C’est un vrai travail d’équipe en famille !
Concernant toutes les couturières réunies, nous avons fabriqué 6000 masques, 90 blouses et autant de calots.  J’aime bien garder des photos de chaque masque pour mon book personnel. Ça me fait plaisir de croiser dans la rue des Campinois qui portent mes masques.

Comptez-vous continuer après la levée du confinement ?
A partir du 11 mai, nous ne serons plus que quatre couturières car certaines d’entre nous reprennent le travail. Pour ma part, je vais continuer à un rythme réduit : le soir en rentrant du travail mais  aussi,  le week-end. Je compte en confectionner encore pendant plusieurs mois. Je ne me vois pas m’arrêter !

Un dernier mot ?
Ce confinement masqué m'aura permis de faire de très belles rencontres, au niveau des Campinois mais surtout, j’ai rencontré quatre charmantes et belles personnes couturières. Nous avons décidé d'entretenir cette relation et d'échanger régulièrement nos astuces coutures autour d'un café. Et qui sait, pour le prochain confinement, nous serons prête dès le premier jour !

 

 

 

 

Christophe, bénéficiaire d'un panier alimentaire

Christophe, 40 ans et habitant du quartier des Perroquets, a bénéficié d’un panier alimentaire pour sa famille lors de la distribution des Mordacs-Cœuilly-Les Perroquets-Bring-Village parisien, du 30 avril. Une action solidaire qu’il salue.

« C’est une très bonne initiative. Je reconnais la politique de la Ville concernant les habitants : une ville avec des actions solidaires. Cette logique est essentielle car les habitants ont de plus en plus de difficultés. Et c’est très compliqué, pour beaucoup, de remplir un caddie… »

 

 

 

Sarah,16 ans : Jeune et confinée

Sarah, habitante du quartier de Cœuilly, est confinée avec ses parents et ses frères et soeurs. Elle partage son expérience en cette période exceptionnelle.

Comment s'organisent tes journées pendant le confinement ?
Comme je fais partie du pôle France féminin de football de l'nsep à Vincennes, avant le confinement, je n'étais chez mes parents que le week-end. Du coup, ça me permet de profiter de mon petit chez moi pour une fois ! Le matin, je mets un réveil pour garder un rythme. Puis je range ma chambre, je petit-déjeune devant une série, je me lave et je donne un coup de main à ma mère pour la cuisine. Chaque jour, j'ai aussi des cours en visio via la plateforme Zoom et des devoirs à rendre en ligne. C'est une chance que les professeurs soient derrière nous et nous motivent.

As-tu un nouveau rituel ?
Chaque soir, à 20h, on ouvre la fenêtre et on applaudit pendant plusieurs minutes les soignants et toutes les personnes qui continuent à travailler pour faire fonctionner le pays. Même si, dans mon quartier, peu de personnes le font, c'est important de les remercier et de saluer leur courage.

Quel est la première chose que tu feras une fois le confinement levé ?
La première chose que je ferai en sortant, ce sera de retrouver mes copines et de passer beaucoup de temps avec elles* !
Je déteste être éloignée de mes amis. Mais, heureusement que les réseaux sociaux existent ! Même si on ne peut pas se voir, on reste en contact permanent via Snapchat et Instagram.

Que retires-tu de positif de cette situation inédite ?
Avec le confinement, je me rends compte que je n'ai pas assez de souvenirs de chez moi. Tout ce temps me permet donc d'en créer. Je profite à fond de ma famille et je passe des moments précieux avec eux. Je peux aider ma mère, et jouer avec ma petite soeur de deux ans et demi ! 

* ndlr : dans le respect des gestes barrière

Le 30 avril

 

 

 

 

Association Entreprises dynamiques de Champigny (EDC) : "Soutenir l’effort collectif"

Catherine Guerniou, Arif Hiridjee et Sylvain Castelao sont tous trois entrepreneurs à Champigny et membres de l’association Entreprises dynamiques de Champigny (EDC). Cette association a décidé de soutenir l’effort que la municipalité observe à l’attention des soignants et lui a remis, vendredi 10 avril, 1 000 masques à destination de ces personnels.

Pourquoi avez-vous décidé d’offrir des masques à la Ville de Champigny ?
CG : Dans le cadre de EDC, nous avions besoin d’acheter des masques pour nos employés. Dans le même temps, nous souhaitions pouvoir aider la ville dans laquelle nous sommes implantés. C’est pourquoi il a été décidé qu’une partie de la commande serait offerte à la Ville de Champigny.

Comment avez-vous réussi à passer commande ?
AH : Je travaille avec la Chine depuis 25 ans, c’est donc tout naturellement que je me suis adressé à mes contacts sur place… à 4 reprises ! En effet, par trois fois, mes commandes ont été « détournées » au profit d’autres pays. Il m’a fallu près de 3 semaines pour recevoir les colis. Au moment de passer la commande, l’Etat français avait préempté les achats de masques ; j’ai donc du attendre que les règles s’adoucissent pour commander. Je me suis assuré de la légalité de ma démarche en écrivant au ministère des Finances.

Finalement les colis sont bien arrivés ?
AH : Oui et, là aussi, il y a eu des complications car la Chine a réduit ses vols commerciaux avec l’Europe, notamment. Le prix du fret a donc lourdement augmenté. Mais les cartons sont bien là ! Et une partie est bien dédiée aux soignants et bénévoles associatifs qui oeuvrent à Champigny.

Comment vos entreprises vivent-elles le confinement ?
AH : Ma société (Arrhas international, fabricant de chapeaux) est totalement à l’arrêt tout comme le secteur de la mode avec lequel nous travaillons. C’est un secteur totalement sinistré. Depuis le 17 mars, plus rien ne fonctionne. Je travaillais par exemple pour les chaussures André, qui sont en liquidation judiciaire. Je ne serais sans doute jamais payé des commandes qu’ils m’ont passées.

CG : Mon entreprise (La fenêtrière) est également à l’arrêt depuis le 17 mars. Deux de mes 6 collaborateurs travaillent en télétravail. Pour les autres c’est plus compliqué puisque ce sont eux qui fabriquent les fenêtres… Difficile à faire de son salon !
Depuis le 14 avril, nous avons repris une partie de notre activité de production avec des horaires et des conditions de travail aménagés : gestes barrières bien sûr, horaires raccourcis pour aérer les locaux… j’ai mis plusieurs jours à établir un protocole qui respecte toutes les consignes de sécurité sanitaire. J’ai la chance de travailler avec des fournisseurs de proximité, donc nos matières premières sont déjà disponibles et une partie de nos commandes est maintenue.

Comment avez-vous organisé la vie de votre entreprise pendant cette première partie de confinement ?
AH : j’appelle régulièrement mes collaborateurs pour prendre de leurs nouvelles et leur en donner. Pour l’instant, je ne peux pas encore leur parler de la reprise du travail.

CG : Je travaille depuis quelques temps avec un consultant avec lequel nous avons imaginé des scénarios « catastrophes » pour l’entreprise afin de pouvoir y répondre. Mais nous n’avions pas envisagé la pandémie ! Il a donc fallu faire preuve d’imagination. Dans un premier temps j’ai créé un groupe sur les réseaux sociaux pour être en relation directe avec chacun de mes collaborateurs, échanger quotidiennement avec eux des informations sur nos commandes, nos clients, et sur la reprise - même partielle - de l’activité. Il faut à tout prix maintenir le contact.
Nous avons également crée un même groupe avec les entreprises membres de EDC, et nous échangeons régulièrement sur nos problématiques actuelles.
Je crois que nous sortirons changés de cette crise. Il nous faut aujourd’hui réfléchir à « l’après », en fonction de ce que nous aurons tous traversé. Les réactions des uns et des autres étaient très différentes au moment de l’annonce du confinement, il faut en tenir compte car cette crise va probablement nous affecter durablement. Mais les divers échanges pendant cette période sont riches d’enseignement.

(Le 21 avril)

 

Freddy Cabrimol, directeur général association : "Une telle force humaine"

Aider les personnes en difficultés, un objectif plus que jamais d'actualité pour le Secours populaire Val de Marne basé à Champigny. Pour répondre à l'urgence, grâce aux Campinois bénévoles, au soutien de la Ville et d'entreprises, Freddy Cabrimol, secrétaire général et directeur général du Secours Populaire Val-de-Marne, réactive son antenne locale et agit sur deux axes : des maraudes et des livraisons de paniers de première nécessité. Les dons sont bienvenus !


Comment agit le Secours Populaire face à cette crise sanitaire et sociale ?
Depuis le début du confinement, nous avons adapté nos activités pour nous concentrer sur les aides de première nécessité. En raison des risques sanitaires, nos bureaux ont du réduire leurs horaires d'ouverture, mais dans le Département, 11 comités sur 14 assurent des permanences téléphoniques, des accueils sur rendez-vous et des livraisons. Il nous faut tenir, car les besoins des personnes sont plus importants encore.

Les Campinois sont-ils particulièrement impliqués ?
Nous avons eu la chance de voir arriver un grand nombre de nouveaux bénévoles, de personnes voulant s'investir pour aider les autres. On en compte une centaine sur le Val de Marne, dont un grand nombre à Champigny. Une telle force humaine nous a permis de développer notre action et de réactiver, en urgence, une antenne sur Champigny.

Quelles sont vos interventions à Champigny ?
Nous avons lancé deux types d'actions. Nous effectuons des maraudes deux fois par semaine pour apporter des produits de première nécessité aux personnes sans domicile fixe.
Et, en parallèle, une fois par semaine, les bénévoles livrent des paniers alimentaires à des personnes en difficultés qui vivent dans la précarité et ne peuvent pas aller faire leurs courses;  des personnes âgées, en situation de handicap ou encore des mères seules avec leurs enfants...

Qu'est ce qui rend possible cette solidarité ?
C'est l'implication de tous! Les bénévoles, la Ville qui loue pour l'association un camion frigorifique, le magasin Intermarché qui nous vend ses produits à prix coutant, des entreprises et des fondations qui nous soutiennent financièrement et matériellement. Au début, nous avons aussi bénéficié des destockages de certains commerces et sociétés; mais maintenant, il va falloir tenir dans la durée! Les aides et dons vont nous être indispensables.

(Le 17 avril)

 

Aider et contacter le Secours populaire à Champigny
Soutien financier et dons alimentaires sont bienvenus !
- Siège du Secours populaire Val de Marne, 19 rue de l'Eglise : ouvert mardi 13h-19h, mercredi et jeudi 9h-13h, vendredi 13h-19h. 01 49 83 00 05.
- Les personnes en difficulté peuvent appeler le 06 31 26 22 41.

 

 

Asma Ashraf, directrice association : « On crée du lien encore et encore... »

Depuis un mois, Asma Ashraf agit avec l'association des Femmes-relais médiatrices interculturelles de Champigny (FRMIC) sur différents fronts,  à travers la ville. Priorités : sensibiliser et préserver le lien social, accompagner ce nouveau quotidien et faire que la vie continue !

Quelles sont vos priorités actuellement ?
La cohésion sociale et la sécurité publique. Depuis le début du confinement, avec les médiatrices, nous éclairons les habitants sur la situation. Nos avons adapté  notre façon de travailler, en créant des groupes WhatsApp. Nos 59 membres vivent dans différents quartiers. Cela nous permet d'intervenir largement, sur diverses problématiques, telles que la santé. En parallèle, j'assure une veille sociale en effectuant des maraudes en voiture, pour sensibiliser les habitants et préserver la santé de tous. Car malheureusement, beaucoup trop encore ne respectent pas le confinement. Chacun doit prendre conscience !

Avez-vous maintenu vos activités en direction des Campinois ?
Dans ce contexte de crise, nous avons dû nous réorganiser. Notre priorité : maintenir au maximum nos activités, et donc le lien ! Des permanences téléphoniques se tiennent chaque jour pour accompagner les usagères dans leurs démarches administratives. Dans le cadre de l'école
à domicile, notre formatrice soutient en ligne les parents dépassés par les difficultés numériques et pédagogiques. Nous avons également lancé une ligne téléphonique spécifique, à destination des femmes victimes de violences conjugales, et suivons les mères hébergées avec leurs enfants dans les hôtels sociaux. On est à l'écoute de tous, on crée du lien encore et encore...

Travaillez-vous en lien avec d'autres acteurs locaux ?
Nous avons été contactés par la municipalité, qui se tient au fait des actions solidaires menées auprès des habitants et des besoins des associations. Ainsi, le maire va nous livrer des masques pour que nous puissions poursuivre notre mission plus sereinement. De notre côté, la Ville peut compter sur nous ! Avec les associations de proximité, nous échangeons sur nos difficultés et nous entraidons pour maintenir autant que possible nos actions habituelles. Objectif pour tous : que la vie continue !

(Le 16 avril 2020)


Femmes-Relais
Association FRMIC et permanences d'écoute et d'orientation des femmes victimes de violences au 07 51 50 32 49
frmic94@aol.com, https://m.facebook.com/FRMIChampigny.

 

 

Maya, représentante associative : «  Bien s'alimenter est un besoin fondamental  !  »

Portée par un incroyable enthousiasme, Maya, représentante et bénévole de l'Epicerie solidaire du centre-ville, est à pied d'œuvre 7 jours/ 7 avec son équipe et la Ville, pour permettre à tous de s'alimenter correctement.


Quelle aide prioritaire apportez-vous aux Campinois ?
La crise sanitaire actuelle accroit les inégalités. Tous les jours, nous distribuons des aliments* auprès des foyers sociaux et des particuliers en situation de vulnérabilité, en lien avec la Ville. Des paniers sont également livrés quotidiennement au personnel soignant du centre médical provisoire Tabanelli et de l'hôpital Paul d'Égine. Ils prennent soin de nous, nous prenons soin d'eux ! Depuis le début du confinement, une dizaine de nouveaux bénévoles, des jeunes en majorité, a rejoint l'équipe. Heureusement !
* En partenariat avec Carrefour solidarité, et Franprix, dans la lutte contre le gaspillage alimentaire.

Comment fonctionne l'épicerie du centre-ville, en cette période ?
Pour faire face aux besoins, nos bénévoles accueillent les Campinois du lundi au dimanche à des horaires élargis. Sur place, toutes les mesures de précaution sont prises pour garantir la sécurité sanitaire de tous. Régulièrement, le maire et ses adjoints nous apportent des masques en nombre, et les Campinois, du gel et des gants. C'est un soutien précieux. Il y a une vraie solidarité, c'est super !

Et au-delà du secours alimentaire ?
Chaque jour, nous prenons des nouvelles de nos bénéficiaires par téléphone pour maintenir le lien social. Beaucoup (trop) souffrent d'être complètement isolés ou dans des situations sociales et familiales particulièrement sensibles. Pour eux, simplement parler et être écoutés, ce n'est pas important, c'est vital ! Dans certains cas, nous pouvons les orienter, les aider...

Vous êtes maman, bénévole engagée, où puisez-vous toute cette énergie ?
C'est surtout à travers le sourire des plus démunis, que nous épaulons chaque jour, que je trouve cette force. Je peux aussi compter sur une équipe superbe notamment avec Etienne, Fabian, Ophélie pour l'organisation Florence, Karim, Robert pour les livraisons Evelyne, Moustapha, Alain, Hafsa, et Moktaria pour la logistique ainsi que tous les autres bénévoles que je ne peux citer tant la liste est longue...
La force de l'engagement permet de dépasser la peur, décuple l'énergie, crée des solidarités... On vit tous quelque chose de particulier. On n'a pas le choix, il faut faire avec et regarder tous ensemble vers la même direction : des jours meilleurs et heureux !

(Le 16 avril 2020)

 

Epicerie solidaire
Action pour l'insertion et la solidarité / Le panier de la solidarité
36 rue Louis-Talamoni. Ouvert du lundi au samedi de 14h30 à 19h, et le dimanche de 10H00 à 18H00

 

Monique, bénéficiaire du service d'appel du CCAS

Tous les jours, Monique, Campinoise de 80 ans, reçoit un appel d'un agent municipal volontaire du service d'appel aux personnes âgées et isolées, mis en place par le CCAS. Elle nous raconte son quotidien pendant le confinement et transmet un message de courage et de solidarité aux Campinois.

 

Comment vivez-vous ce confinement ?
Ce n’est pas tellement le confinement qui me dérange. J’ai des problèmes de santé depuis quelques années, notamment, une prothèse de hanche, qui m’empêche de me déplacer comme j’en ai envie. C’est la raison du confinement qui m’inquiète, savoir qu’il y a de plus en plus de malades m’angoisse, m’inquiète.

Que pensez-vous de ce service d’appel ?
Ce service d’appel est une bonne chose. Quand on est confiné, on ne voit plus personne, ni amis, ni rien. Je suis consciente que je profite de ce service parce que je suis une personne âgée isolée. Ce n’est pas comme l’appel d’un proche, mais ça permet de parler quelques instants et de se sentir moins seul.

En quoi ce service vous est-il utile ?
Ça peut être utile si la personne qui appelle se rend compte que nous sommes en danger physiquement ou moralement. C’est difficile de tenir le coup aussi longtemps quand on est tout seul.

Avez-vous connaissance d’initiatives solidaires dans votre quartier ?
Aucune, justement, je suis surprise. Je vois à la télévision les initiatives qui se multiplient mais à ma connaissance aucune solidarité de ce type ne s’est mise en place près de chez moi. C’est dommage. Ce soir, j’essaierai de sortir à 20h pour applaudir, j’ai peur d’être toute seule et que mes voisins me prennent pour une folle ! Mais je vais sortir quand même.

Quel message voulez-vous transmettre aux Campinois ?
Un message de courage, faire en sorte de ne pas tomber malade, de survivre à cette pandémie. Et puis de réaliser que la vie est difficile, on est bien peu de chose et il faut essayer de ne pas faire de tort aux autres. Il faut être bon les uns envers les autres, ça ne sert à rien de faire du mal, de critiquer. Il faut se respecter les uns les autres dans la mesure du possible, et faire du bien aux autres quand on en a la possibilité.

 

Propos recueillis par l'équipe du Service communication
Le 30 mars 2020

 

Pour bénéficier du service d'appel
Service d'appel téléphonique  aux 450 personnes âgées inscrites sur les listes du CCAS : elles sont appelées tous les jours par les agents de la mairie qui pourront répondre à leurs questions.
Si des habitants veulent s'inscrire ou inscrire un voisin, un parent : appeler la mairie au 01 45 16 40 00.