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Réfugiés campinois : Le quotidien en archives #1

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Vivez le quotidien des Campinois, piégés dans Paris assiégé et privés de tout, et découvrez le soutien apporté par la Ville de Champigny à ses administrés, en parcourant ces extraits choisis d’archives municipales…

Durant les quatre mois du siège, le conseil municipal, qui continue à se réunir à Paris, vote diverses aides sur son budget ou demandes aux « autorités supérieures ». Ses préoccupations : secourir les nécessiteux et les familles confrontées à la perte de leurs revenus, permettre à tous les enfants d’aller à l’école, et à chacun de se nourrir et se soigner.

Séance du 11 septembre 1870

Vote d’urgence de 2000 francs pour secourir femmes et enfants sans ressources

« Vu l’urgence qui nous oblige à nourrir environ 125 femmes et enfants , sans aucunes ressources maintenant et à plus forte raison lorsqu’ils seront recueillis dans Paris... »
 

Séance du 3 octobre 1870

Retrait de la somme de 2537,40 francs provenant des intérêts de la Caisse de la Boulangerie

« Cette somme sera appliquée aux besoins des habitants prenant part à la guerre, ainsi qu’à leurs familles et généralement pour toutes les mesures résultant des besoins créés par les circonstances actuelles. »
 

Séance du 19 octobre 1870

Demande d’un secours de 4000 francs sur les fonds départementaux

« Composé de 16 membres, convoqués individuellement par écrit le 19 courant, s’est réuni sous la présidence du maire, à la mairie provisoire à Bercy, rue de la Nativité n°5. (…) Le 12 septembre dernier, la commune de Champigny a reçu une somme de 2000 F pour venir en aide aux indigents et familles devenues nécessiteuses par suite de l’évacuation de la commune. (…) Le 17 octobre, la commune a reçu pour le même usage une somme de 2537,40 F, provenant des intérêts de la Caisse de la Boulangerie. Outre que ces sommes seront à peine suffisantes (si le siège dure encore deux mois) pour les besoins augmentant sans cesse et le nombre progressant des familles dont les ressources s’épuisent, comme un certain nombre d’autres besoins inattendus et très urgents, tels que : secours demandés pour des gardes nationaux, chemises et fournitures diverses dont l’administration refuse de se charger, entretien des pompiers et autres dépenses imprévues jusqu’ici... (…) La commune de Champigny n’a pas d’autres ressources libres que celles qu’elle a votées... »
 

Séance du 12 novembre 1870

Examen du budget primitif pour l’exercice 1871

« Le conseil municipal déclare que vu les conditions exceptionnelles dans lesquelles on se trouve, il est impossible de prévoir les modifications absolument indispensables qui devront être apportées au dit budget. »
 

Séance du 13 novembre 1870

Acceptation d’une somme de 2000 francs prêtée par M. Choffin au conseil municipal pour avance faite pendant le siège aux habitants de Champigny qui en font la demande.

« Le conseil municipal accepte avec reconnaissance la proposition (...) Cette somme (…) est destinée à être prêtée, également sans intérêt, par petites sommes, aux personnes de Champigny qui, étant de notre commune dans une bonne situation, se trouvent momentanément sans ressources... »
 

Séance du 2 décembre 1870

Nouvel examen du budget primitif de 1871

Demande d’un subside de 1500 francs pour extension de la gratuité de l’instruction primaire auprès de l’autorité supérieure

« Le nombre des élèves gratuits fréquentant les écoles de filles et garçons, était en 1870 de 55. Par suite des circonstances douloureuses que le pays vient de traverser, la plupart des familles de Champigny ont éprouvé des pertes considérables qu’elles ne pourront réparer qu’avec le temps (…) Les familles qui précédemment payaient le taux de la rétribution scolaire, ne pourraient plus s ‘imposer cette dépense, et laisseraient leurs enfants privés d’instruction si la municipalité ne leur donnait l’instruction gratuite. D’après les renseignements particuliers, le nombre des gratuits ne sera pas moindre de 150. La rétribution scolaire diminuera dès lors dans la même proportion, et les instituteurs et institutrices ne doivent pas supporter cette perte. Tout compte fait, on ne peut pas évaluer à moins de 1500 F l’accroissement des charges communales, résultant de ce fait... »

 

Demande d’un subside de 400 francs pour les maîtres de chant et de dessin auprès de l’autorité supérieure

« Les ressources de la commune sont tellement restreintes qu’il est de la plus grande difficulté d’établir convenablement le budget scolaire. A côté du service des écoles, il en est d’autres qui n’ont pas le même caractère obligé d’après la loi, mais qui cependant ont une importance réelle, l’enseignement du dessin et du chant par exemple. »
 

Séance extraordinaire du 24 janvier 1871

Autorisation d’employer les crédits excédents 300 francs, portés au budget supplémentaire de l’exercice 1870

« Réunis à la mairie provisoire, sise rue Mongenot n°19 »


Sandrine Becker