Rencontre avec Marie Mirgaine, en dédicace après la remise des prix du concours de nouvelles inspirées par ses dessins, samedi 3 juillet, à la médiathèque Jean-Jacques Rousseau.
Elle prend le temps de signer chacun de ses ouvrages des découpes de papier avec lesquelles elle compose ses œuvres. Son ciseau glisse doucement, prestement, jusqu’à dessiner des formes et des personnages lumineux et colorés.
En mini-résidence cette année dans le cadre de l’aide à la création, la ville lui a commandé 5 œuvres. 4 d’entre elles ont servi d’inspiration au concours de nouvelles. La ville a édité dans un livret les 12 nouvelles lauréates, dans les catégories enfants, collégiens-groupe de collégiens, et adultes.
Comment avez-vous vécu cette mini-résidence artistique à Champigny ?
L’accueil à été idéal ; je me suis tout suite sentie bienvenue, un peu comme en famille.
Au début, j’ai été surprise de susciter cet intérêt après mon premier livre, même si bien sur ça fait plaisir d’être sollicitée ! Le fait d’avoir été sélectionnée parmi les Pépites du festival du livre jeunesse de Montreuil y est surement pour quelque chose.
Le projet proposé par Champigny était complet et bien pensé dans les différentes étapes de ma relation avec la Maison des arts plastiques. Il y a eu des ateliers pour la transmission, l’exposition, les nouvelles… Des formes multiples, pour les enfants et pour les adultes.
Avec le concours de nouvelles, vos dessins ont inspiré des écrits, déclenché des créations littéraires. Que ressentez-vous ?
C’est quelque chose qui me dépasse. C’est comme une chaîne. Le sentiment d’être une petite brique au milieu de plein d’autres. Juste se dire que c’est là. Je comprends que je n’ai aucun pouvoir sur l’image que j’ai faite.
Elle m’échappe et il n’y a que des surprises. Il y a eu une telle diversité d’interprétation de mes dessins dans les textes, des déclics si différents ! Et ils étaient très bien; devoir choisir était très dur.
Qu’est ce que vous cherchez en créant ?
Créer me fait du bien. Mon projet graphique, c’est de donner un plaisir sensoriel des couleurs et de la matière. La matière m’aide à comprendre des choses, qui relèvent de mes limites et de mon rapport à la vie. C’est une sorte d’expérience de vie à échelle réduite.
Je laisse aller mon imaginaire. Je suis comme une enfant qui invente des histoires. Quand je crée, je comprends des choses, mais je suis un peu seule.
J’invite les autres dans mon monde en le partageant. Quand je sens un écho de ce que je fais chez les autres, ça décuple le plaisir de créer. Mais je propose; je n’impose rien.
Rester libre de l’image que vous renvoie le regard des autres. Mes oeuvres sont ouvertes, et chacun y trouve sa liberté.