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Combattantes !

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Fait méconnu - volontairement ou pas -, de nombreuses femmes ont fait preuve d’un courage hors du commun pendant la guerre de 1870-1871, sur les champs de bataille - notamment de Champigny - et ailleurs. Découvrez cinq de ces grandes oubliées de l’Histoire. 


Louise de Beaulieu l’héroïne de la bataille de Champigny

En 1870, Louise de Beaulieu, âgée de 30 ans, est institutrice. A l’entrée en guerre, la jeune femme de bonne famille s’engage comme aide-major dans un corps franc. Le 2 décembre, elle est blessée au bras droit à la bataille de Champigny, l’une des plus importantes tentatives de désencerclement de Paris. Quelques mois plus tard,  elle organise une ambulance à ses frais pour secourir les blessés. Son héroïsme lui vaut une médaille militaire de première classe et huit médailles de divers sauvetages.


Juliette Dodu la jeune espionne

Le 20 septembre 1870, les Prussiens s’emparent du télégraphe de Pithiviers, dans le Loiret, dirigé par Madame Dodu qui vit seule avec sa fille Juliette. Reléguée avec sa mère au 1er étage, la jeune femme de 22 ans parvient pendant 17 jours, à l’aide d’une ligne et d’un récepteur, à intercepter les dépêches de l’ennemi. Elle les communique aux autorités françaises, sauvant ainsi la vie de 40 000 soldats français. Elle est la première femme à recevoir la médaille militaire et la légion d’honneur à titre militaire.
 

Marie-Antoinette Lix la franc-tireuse

A la suite de la défaite de Sedan le 2 septembre 1870, Marie-Antoinette Lix décide de s’engager comme femme-soldat, malgré l'opposition de la loi qui jugent les femmes "inutiles au combat". Refoulée des compagnies régulières, elle parvient à intégrer les francs-tireurs... Elle intègre alors les francs-tireurs de Lamarche en qualité de lieutenant. Au sein de l’armée de l’Est, elle participe avec ses hommes à la défense du département des Vosges et de la ville de Langres. Le 6 octobre 1870, lors de la bataille de Nompatelize, elle repousse avec quelques fidèles une attaque ennemie et ne se replie qu'à court de munitions.

 

Julienne-Marie Jarrethout la cantinière

A 53 ans, Julienne-Marie Jarrethout s’engage comme cantinière-hospitalière dans le 1er bataillon des francs-tireurs de Paris, avec son mari et ses deux fils. Tout au long du conflit, elle témoigne de bravoure et de dévouement, notamment lors de la bataille de Châteaudun où elle continue à ravitailler les combattants en munitions sous le feu des balles. Elle va jusqu’à franchir les lignes ennemies pour obtenir des informations. En 1880, elle reçoit la Croix de chevalier de la Légion d'honneur.

 

Marie Cosne la messagère

Les correspondances étant surveillées par l’armée allemande, Marie Cosnes, receveuse des postes à Sampigny, dans la Meuse, s’entend avec son homologue de Commercy - ville voisine située à 10 km - pour lui faire parvenir les dépêches quotidiennes déposées par des agents secrets. Chaque soir, malgré l’hiver rude et le danger, la jeune femme part avec son panier à travers bois et franchit dans la plus grande discrétion les postes allemands pour transmettre les précieux messages.

 

Par Sandrine Becker