Mairie de Champigny sur marne
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Pour un nouveau musée de la Résistance nationale

Des portes-ouvertes étaient organisées les 14-15 octobre pour soutenir le musée et lancer la grande souscription citoyenne qui permettra sa réalisation.

Né en 1985, le musée de la Résistance nationale a pour but de transmettre l’histoire et la mémoire de la Résistance. Il conserve une importante collection, la valorise par des expositions, des actions éducatives ou son site www.musee-resistance.com et contribue aux travaux des chercheurs ou des familles au sein de son centre de consultation. Il a progressivement étendu son activité pour constituer un réseau de 19 musées, répartis sur le territoire français.

Tout d’abord installé avenue Marx-Dormoy sur le site Jean-Louis-Crémieux-Brilhac, le MNR aménagera en 2019 son exposition permanente en bord de Marne, dans les 2000 m2 du bâtiment Aimé-Césaire. Ce dernier a été mis à disposition par le Département du Val-de-Marne suite au déménagement du centre départemental de documentation pédagogique Canopé. L’ancien site du Musée de la Résistance nationale restera mais sera consacré à la conservation des documents et au centre de consultation.
Le MNR, déjà aidé par le département, la ville et de nombreux partenaires institutionnels, a également besoin du soutien du grand public pour poursuivre ce projet et aménager le bâtiment.

C’est dans ce contexte que des journées portes ouvertes étaient organisées les 14 et 15 octobre, en présence notamment du président du Conseil départemental Christian Favier, du maire de Champigny Dominique Adenot, de la présidente du MNR Lucienne Nayet et du président de l’association des Amis du Musée de la Résistance nationale à Champigny, Georges Duffau-Epstein.

Elles ont permis de présenter le projet au public, de faire découvrir la collection et de lancer la grande souscription citoyenne.

 

Lancement de la souscription populaire
du Musée de la Résistance Nationale

Intervention de Dominique Adenot, maire de Champigny
14 octobre 2017

Monsieur le Président de Conseil départemental, Cher Christian Favier,
Madame la Présidente du Musée de la Résistance national, Chère Lucienne Nayet,
Monsieur le Président des Amis du Musée de la Résistance national de Champigny, Cher Georges Duffeau-Epstein,
Monsieur le Directeur scientifique du Musée, Cher Thomas,
Mesdames, Messieurs les Vice-présidents du Conseil départemental,
Monsieur Ernest Pignon Ernest,
Mesdames, Messieurs les Elus communaux, régionaux et départementaux,
Mesdames, Messieurs,

C’est en 1985 que le Musée de la Résistance nationale a été inauguré à Champigny. C’est en 2019 qu’il prendra, sur 2 sites (dont ce magnifique immeuble Aimé Césaire) un nouvel essor !

En 1985, la naissance du Musée était déjà le fruit d’une longue maturation au sein des résistants et de leurs proches. Il fallait un lieu de mémoire, un lieu où les témoignages humains et matériels dispersés deviennent l’objet d’une « collection » au sens muséal, d’un patrimoine préservé quoiqu’il arrive, et qu’il soit présenté à tous dans les meilleures conditions.

Un appel de l’ANACR a été lancé dans les années 60, aux résistants, quelles que soient leurs formations, FTPF, FFI, FFC, FFL, etc. Et beaucoup ont répondu. Il faudrait citer parmi les premiers à créer cette transmission partagée, les cheminots d’Ivry qui conservaient les premières pièces, et près de 4 500 adhérents au plan national ont souscrit à ce projet. Il fallait un lieu : un legs fait à la commune de Champigny permettait enfin la naissance du Musée.

1985, Jean Louis Bargero, maire de Champigny, accompagné de Lucienne Nayet, avec André Tollet, président du comité Parisien de Libération, Henri Noguères, chef de réseau FTP, Michel Germa, résistant et président du Conseil général du Val-de-Marne, Georges Valbon, résistant et Président du Conseil général de la Seine-Saint-Denis, et bien d’autres personnalités, posaient les bases du Musée et inauguraient le Musée actuel, auquel a été donné le nom de Crémieux-Briac (qui a dirigé le conseil scientifique). Le Musée rend depuis 32 ans de bons et grands services.

Il faut souligner (car il est l’unique Musée de ce type) qu’il a vu ses actions sur place et décentralisées se décupler, mais aussi le volume de la collection littéralement exploser.

En effet le Musée est à la tête d’une collection de 800 000 pièces (près d’un million me précise Lucienne), encore largement inexploitées pour certaines. Il y a sur, 1 km de rayonnages d’archives, des cartons qui ne sont pas ouverts, et qui mériteraient d’être mis à disposition des chercheurs comme du public.

Au lendemain de la Libération, on aurait pu s’attendre à ce que l’Etat – comme pour d’autres périodes cruciales de notre histoire – s’occupe d’organiser le travail de mémoire de la Résistance. Mais il n’en a pas été ainsi pour des raisons diverses dans le contexte de l’après-guerre, avec notamment la guerre froide et les conflits pendant la décolonisation. Ce travail de mémoire, les Résistants auront dû l’assurer par eux-mêmes pour l’essentiel, afin que les témoignages des victimes des répressions ou des acteurs de terrain ne soient pas confinés aux seuls souvenirs locaux ou familiaux.

Aujourd’hui, ce Musée, qui au départ n’était qu’une association, est reconnu dans cette fonction de plus en plus nationale. L’état français, au travers du ministère de la Culture, de la Défense, et de l’Education, entre autres, lui accorde toute sa légitimité à œuvrer comme porteur incontournable du Travail mémoriel. Je pense notamment à son apport au Concours national de La Résistance et de la Déportation. Le Musée endosse un rôle majeur dans la transmission, exporte et partage ses compétences et son savoir-faire. Il a acquis l’appellation Musée de France.

Le musée de Champigny est dans sa fonction quand il fédère et accompagne déjà 19 musées sur le territoire national situés sur des lieux de répression ou de combats. Oradour, Châteaubriant, Bourges, etc… Le Musée est aussi le référent et désormais le partenaire de très nombreuses collectivités. Parmi elles, je veux citer la ville de Paris.

Tout cela est dû au travail acharné de bénévoles et de la belle équipe des personnels du Musée dirigée longtemps par le conservateur Guy Krivopisko, puis par le directeur actuel Thomas Fontaine qui anime le nouveau projet. Je veux les saluer pour l’immense travail accompli. Ils ont d’autant plus de mérite qu’ils font tout cela dans des conditions difficiles parce qu’ils sont à l’étroit et dans un lieu peu facile d’accès pour le grand public du reste de la Métropole. Se posait, depuis quelques temps déjà la question de pousser les murs.

Sur place, c’est impossible. Aussi a germé l’idée de mettre le Musée à portée de Métro, avec l’arrivée de la ligne 15 sud, en chantier actuellement, ce qui nous a fait penser, en 2012, à situer la partie grand public dans la ZAC d’Air liquide, à portée de la nouvelle gare du métro. Mais ce qui nous a déterminés le plus, avec ma collègue Marie Kennedy, maire adjointe à la culture et vice-présidente au Département, c’est l’urgence et la nécessité de cultiver à nouveau cette école de la vie et de la démocratie qu’est l’héritage de la Résistance.

Dans le contexte violent d’aujourd’hui, face aux terribles conflits faisant des millions de victimes et de réfugiés, aux résurgences d’idéologies barbares sur des bases soient disant ethniques, aux dangers de racisme, d’anti sémitisme, de replis nationalistes, de négationnisme ; il ne s’agit pas seulement de dire « plus jamais ça ! », encore faut-il comprendre ce qui s’est passé, et comment, et grâce à qui on s’en est sorti. D’autant que beaucoup de résistants et de témoins de cette époque nous quittent et le Musée doit beaucoup plus parler de sa propre voix.

Je pense notamment à la jeune génération qui n’a souvent, dans ses livres d’histoire qu’un résumé succinct de quelques lignes sur Jean Moulin, génération à laquelle on n’apprend pas beaucoup que Français et Immigrés, malgré une répression féroce, ont participé à leur propre libération. Que Paris et sa banlieue, 2 ans après la rafle du Veld’hiv, ont vu leur rues hérissées de barricades qui ont contribué à libérer la région capitale en facilitant l’arrivée des Alliés.

Mais plus profondément encore de transmettre ce qui a fait l’engagement humain jusqu’au sacrifice de leur vie de ces milliers de femmes et d’hommes, qui, dans une grande diversité de cheminement et de pensée, ont résisté, « qui ont eu l’intelligence et le courage de désobéir et de dire NON » comme soulignait souvent Raymond Aubrac. Un Non individuel et collectif à l’ordre établi, à l’institution, à la loi du plus fort. Un Non à l’acceptation insidieuse et complice du «soi-disant raisonnable » et de la collaboration. Un Non qui fait prendre des risques pour cacher un enfant juif, recueillir un pilote allié dont l’avion a été abattu, transmettre un message, lancer un tract dans le métro ou mettre du sable dans un roulement à bille. Un Non qui va au-delà de la désobéissance et de l’insoumission. Un Non qui, comme le dit si bien Edgar Morin veut dire Oui. Oui à la vie, Oui à la liberté, à l’anti racisme, à une société portant plus de bien commun, de progrès et d’égalité, un monde plus fraternel construisant la Paix. Ce sont ces idées force surgies du cœur et de la raison des résistants, que nous voulons mieux refléter dans la mue sans précédent qui va s’enclencher avec ce nouveau bâtiment, ce magnifique espace Aimé Césaire, mis à disposition par le Conseil départemental et son Président.

C’est ici que sera présentée au public la refonte de l’exposition permanente, la relance d’une programmation culturelle très ambitieuse pour faire de ce lieu unique en France, et bien placé à Champigny : un espace populaire, jeune, attractif, de mémoire et de citoyenneté. Les choses sont bien engagées, avec des subventions acquises de la Région île de France. Le département fait un geste formidable avec la mise à disposition de ce bâtiment, et à la ville qui participera au projet global, notamment à la partie travail scientifique et fédération des autres Musées qui restera avenue Max Dormoy dans l’espace Crémieux- Brilhac.

Mais ce nouvel élan du Musée a besoin de vous comme en 1985, pour aboutir à un grand succès public et être à la hauteur des ambitions que nous partageons. Nous vous appelons à donner une participation financière, 10, 20, 50, 100 euros ou plus, chacun selon ses moyens. Vous serez des centaines et des centaines complétement associés à l’émergence de ce bien commun qui fait peau neuve et qui va rayonner utilement. Vous en serez aussi les partenaires privilégiés. Un appel est fait aussi en direction des communes, des intercommunalités et collectivités, comités d’entreprises, syndicats et associations dans toute la France : www.musee-resistance.com. Ainsi vous contribuerez grandement à l’ouverture dès 2019.

Vous apprécierez aujourd’hui cette nef audacieuse au-dessus des quais de la Marne si accueillante. Elle a été dessinée à l’origine par Giovanni et Dominique Lelli, architectes, et elle s’adapte particulièrement bien à ce projet muséal.

Encore un grand merci au Conseil départemental. Plein de succès à ce nouvel ensemble qui fera vivre par l’Art avec des œuvres comme celles d’Ernest Pignon Ernest, des témoignages issus de la collection, une école de vie et de liberté.

Plein succès à l’Association et à l’équipe !

Vive le Musée de la Résistance Nationale !

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