Jeudi 10 janvier, le maire Christian Fautré et la municipalité présentaient leurs vœux pour l’année 2019 aux personnalités et aux acteurs associatifs et économiques de Champigny.
Plus de 500 personnes ont participé à cette réception de début d’année dans une ambiance chaleureuse et conviviale. Dans son discours, vivement applaudi par le public, le maire a rappelé les grands projets et actions qui façonneront le visage de la Ville dans les mois et années à venir. Une ville plus belle, plus agréable pour tous. Il a également mis en valeur le rôle essentiel de la Ville pour assurer la qualité de vie de nos citoyens et des services publics.
« Champigny, terre populaire, de paix et de fraternité, fait vivre des valeurs de partage, où l’on aime –je l’avoue- tirer tout de même, UN profit, un seul : celui de notre diversité et de nos différences. » Chistian Fautré
Retrouvez-ci dessous l’intervention de Christian Fautré, ainsi que les photos de la soirée.
Voeux du Maire Christian Fautré, aux personnalités, jeudi 10 janvier 2019
Monsieur le Sous-Préfet,
Monsieur le Président du Conseil départemental, Cher Christian,
Monsieur le président de Paris Est Marne et Bois,
Madame la vice-présidente du Conseil départemental,
Mesdames et messieurs les conseillers régionaux et départementaux,
Monsieur le maire honoraire, cher Jean-Louis,
Mes Chers collègues,
Mesdames et Messieurs, cher-e-s ami-e-s et partenaires,
Au nom de la Municipalité et du Conseil municipal, je vous souhaite à toutes et tous, une très belle année 2019. Qu’elle apporte à chacune et chacun, santé et épanouissement, des petits et des grands bonheurs, de la réussite dans vos projets.
Et pour nous tous, qu’elle soit une année d’avancées pour un monde de paix et de fraternité.
A notre grande communauté campinoise, je souhaite de continuer à partager notre bien commun ; à enrichir notre commune par la diversité de nos origines, de nos cultures, de nos expériences ; pour que Champigny sur Marne, reste un foyer accueillant, solidaire, en mouvement et en action pour plus de mieux-vivre.
Ma première parole sera une pensée. Je sais que vous la partagerez avec moi. Mon ami, Dominique Adenot, se tenait à mes côtés, ici même, il y a tout juste un an.
La maladie lui avait laissé quelque répit, quelque espoir aussi.
Ce soir-là, Dominique nous faisait part de son combat personnel, mais aussi de ceux auxquels il nous enjoignait tous, pour aller décrocher des succès et des beaux jours ; pour transformer nos colères en actes utiles pour améliorer notre vie ; pour comprendre et agir sur le présent, pour proposer, nous tourner vers l’avenir plutôt que de nous paralyser dans le désarroi ou la critique.
Au-delà de sa propre existence, Dominique avait l’exigence de l’optimisme, et de la confiance dans les femmes et les hommes.
Son décès nous a tous affectés, profondément, en témoigne l’immense hommage populaire qui lui a été rendu le 14 avril 2018.
Je salue affectueusement sa famille et ses amis qui sont avec nous ce soir.
Une page de l’histoire de Champigny est tournée. La nouvelle, démarre avec les mêmes ambitions, avec la même fierté d’être Campinois et d’être de Champigny.
ET IL Y A DE QUOI L’ÊTRE !
Rien qu’en 2018, qu’avons-nous fait ?
L’ouverture du groupe scolaire Simone Veil ; celui de l’espace économique et collaboratif de l’Atelier ;
le lancement des projets de deux nouvelles médiathèques, d’un second puits de géothermie, et le lancement des travaux de la Maison du Portugal que nous inaugurerons cette année ;
l’entrée dans le « dur » du chantier du métro Grand Paris Express, après la mise en marche du premier tunnelier en février dernier, devant 3000 spectateurs au Parc du Plateau ;
la signature de contrats importants : Celui pour la Police de sécurité du quotidien, le Contrat d’intérêt national pour développer les potentialités économiques sur les terrains de l’ex Voie de desserte orientale ;
La signature du contrat local de Santé et des démarches déjà prometteuses pour l’installation de nouveaux cabinets de médecins de ville, en complément de nos deux CMS,
la presque-fin du chantier du Pont de Nogent ;
L’avancement de deux projets structurants pour notre ville que sont la reconfiguration du centre-ville et la seconde phase de la rénovation urbaine du Bois l’Abbé,
Et enfin, dernier exemple, notre candidature pour retrouver la baignade dans la Marne d’ici 5 ans et continuer à valoriser nos magnifiques bords de Marne ...
Il m’est impossible d’être plus exhaustif, de tout citer, sans prendre le risque de vous abreuver jusque tard dans la soirée !!
Mais il est bon de rappeler l’ampleur de tout ce qui a été fait, et de ce que nous avons mis sur les rails.
Certains de ces projets ne se termineront que dans 2, 5 ans, voire en 2030 pour le métro du Grand Paris Express.
Mais quelles améliorations à terme !
2018 s’ajoute aux trois premières années de notre mandat municipal. J’ai voulu en rendre compte aux Campinois, naturellement, à travers la brochure éditée en novembre, et qui est à votre disposition ce soir.
C’est un légitime retour aux habitants, détaillé et non partisan, des actions que la majorité municipale a mises en œuvre, depuis mars 2014, avec la participation active des Campinois. C’est un simple dû, à celles et ceux qui ont voulu et permis ce bout de bilan.
L’année 2018 a aussi été marquée par d’autres actualités, comme la demande d’une association de quartier, de rattacher une partie de Polangis à la commune de Joinville. L’affaire est inédite, et elle est entre les mains du Préfet.
Nous verrons bien ce que le Conseil d’Etat fera de l’expression unanime du Conseil municipal de Champigny, et de celle du Conseil départemental du Val de Marne, contre cette perspective de scission. Accepter une telle décision ouvrirait, en effet, une boite de pandore bien dangereuse pour les territoires de notre pays. Mais rien n’est encore fait.
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NOUS AVANÇONS, alors que tant d’embuches auraient pu nous conduire à attendre ou à suspendre des projets ; à économiser nos énergies et nos finances affaiblies.
CELA N’A PAS ETE NOTRE CHOIX !
Pour une raison simple : il y a urgence à répondre aux besoins des habitants, et à saisir les opportunités de développement que promet notre ville.
Certains ne s’y trompent pas. Champigny a, en effet, de l’avenir, et attire.
C’est pourquoi nous tâchons de maîtriser le développement de notre ville, et de résister aux appétits de spéculation immobilière. Ceux-ci pourraient avoir comme conséquence, d’obliger une partie des Campinois ou leurs enfants, à s’éloigner de Champigny, Et ça, nous nous y refusons !
Je tiens à ce propos, à remercier les promoteurs et les bailleurs qui « jouent le jeu » depuis deux ans, en signant notre Charte « de bonne conduite », pour plafonner les prix et les loyers.
C’est bien nécessaire pour nous aider dans les objectifs d’aménagement et de construction que nous nous sommes fixés, et que nous n’atteignons pas encore.
NON ! notre ville ne « bétonne » pas, contrairement au matraquage de la droite et de l’extrême-droite locale. Et la progression des chantiers de constructions neuves comme des réhabilitations restantes, reste trop lente par rapport aux besoins. D’ailleurs, la santé du secteur du Bâtiment s’en ressent fortement.
Notre choix, c’est d’avancer dans un projet équilibré, harmonieux et populaire, de notre ville.
En terme d’habitat, avec des offres locatives et d’accession diverses, accompagnant les parcours résidentiels et les revenus de la population. En terme d’équipements publics, de zones économiques, d’offres de déplacements. En préservant nos richesses écologiques, nos parcs, nos espaces verts, et bien-sûr, nos bords de Marne. Et toujours en co-élaborant, avec les habitants, les grandes questions de notre commune.
La perspective de l’arrivée du métro n’est évidemment pas étrangère à ce développement.
Le chantier a pris du retard par endroits, et les nuisances sont parfois très difficiles pour les riverains, les petites entreprises et les commerçants qui le côtoient. Mais je veux souligner et saluer la compréhension et l’accompagnement dont chacun fait preuve, en responsabilité.
C’est d’ailleurs parce que les Campinois font ces efforts, qu’ils sont aujourd’hui en colère, contre la volonté du gouvernement et de la Société du Grand Paris, d’arrêter une partie des travaux du métro, sur le tronçon 15 EST.
Y compris la méthode employée pour cette annonce, fin septembre, a été scandaleuse !
Il n’est pas question que des prétextes financiers, volent aux millions d’habitants, de salariés et d’entreprises de l’Est parisien, le droit à de meilleures conditions de transport et au développement économique !
Des intérêts égoïstes et de court terme ne peuvent s’imposer, contre l’intérêt général et environnemental, et contre les besoins des générations à venir.
Je me félicite de la mobilisation que nous avons créée, bien au-delà de notre ville. Car les connexions des lignes 15 Sud et Est, celle de la 15 Sud avec le RER E de la future gare Bry Villiers Champigny, sont bien des enjeux régionaux, pour ne pas dire nationaux.
Pour l’heure, le chantier se poursuit. Bon an, mal an, les riverains et les commerçants bénéficient de compensations bienvenues. Et des dizaines de Campinois ont pu trouver un emploi grâce à lui, et grâce au travail minutieux de la Ville et des partenaires, pour faire embaucher.
Nous avions obtenu nos deux gares et le site de maintenance par notre mobilisation avec Orbival. C’est la même mobilisation, et encore plus forte, qui doit maintenant faire financer la réalisation pleine et entière du métro, avec tout son tracé prévu !
C’est ce que je vous propose de redire, haut et fort, lors d’une séance du Conseil municipal extraordinaire, très public, médiatisé, le samedi 9 février prochain. Vous y êtes d’ores et déjà, toutes et tous, conviés.
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Ce qui aurait pu aussi, nous pousser à ralentir la mise en œuvre de nos engagements, c’est cette réforme territoriale qui nous a imposé la Métropole du Grand Paris et les Etablissements publics territoriaux.
Car jusqu’à maintenant, ceux-ci ont apporté à notre commune, plus de problèmes que de bienfaits : perte sèche de 1,7 M€ en rentrant dans l’EPT ; perte de compétences essentielles pour une commune, comme l’urbanisme, la politique d’aménagement et foncière, la gestion des ordures ménagères, la politique de l’habitat, la politique de la ville.
Depuis cette réforme, dont nous attendons toujours la suite promise depuis des mois par le président de la République, c’est à qui « tirera la couverture à soi », à qui proposera un concours innovant ou une subvention originale.
Mais en tout état de cause, rien aujourd’hui qui aide réellement et concrètement les communes, à être vraiment partie prenante, à se développer, et à jouer ce rôle unique de proximité et de connaissance des problèmes des habitants, qu’elles sont les seules à avoir.
Je reste persuadé que ce « mille-feuille », n’est pas une bonne chose. Et que la Commune, le Département et la Région, sont les bons échelons, certes à améliorer et à rendre plus démocratiques encore.
Toujours à propos des institutions, je tiens à féliciter mon ami Christian Favier, président du Conseil départemental, qui, avec les autres présidents de départements, a contribué à faire annuler le projet de disparition des départements de la petite couronne. Une bataille qui n’était pas gagnée d’avance contre l’Etat. Les Val de Marnais s’en sont saisis, tant les conséquences auraient été désastreuses pour leur vie.
Bravo Christian pour cette victoire, à laquelle des milliers de Campinois ont participé activement !
En 2018, les Campinois ont aussi mené une autre campagne importante pour la défense de nos services publics locaux et pour que l’Etat rende à notre ville les 24 millions d’euros cumulés de dotations qu’il ne nous a pas versé ces cinq dernières années. 24 millions, rendez-vous compte ! Combien d’actions pourrions-nous mener, combien d’agents pourrions-nous embaucher, pour mieux servir encore l’intérêt général.
Nous avons déposé à Matignon, plus de 3500 pétitions recueillies en quelques semaines, et nous allons continuer !
Car quelle autre option aurions-nous ?
De laisser tomber les fondements et les valeurs que porte le service public dans notre pays ?
De laisser tomber notre politique solidaire et nos critères, qui permettent que chaque Campinois bénéficie des mêmes droits, de prestations essentielles, en terme d’action sociale, d’aide aux personnes âgées, aux jeunes, au logement, aux loisirs, à l’éducation, au sport, à la culture, ??!!
Laisser tomber, c’est impossible !
Nous voyons déjà ce que peut engendre l’asphyxie financière des collectivités. En les obligeant à réduire, voire à supprimer des actions, l’Etat menace tout ce qui fait notre cohésion sociale. Et investir pour l’avenir devient un vrai casse-tête.
Le dernier congrès des maires de France, au mois de novembre, s’en est clairement fait l’écho. C’est un non-sens public !
Pour autant, nous avons décidé de ne pas céder et de ne pas nous arrêter en chemin. En 2019, que se passera-t-il ?
La première pierre de la nouvelle médiathèque du Haut de Champigny sera posée,
Le grand projet du centre-ville va démarrer avec le programme Union Jaurès et la signature du contrat de revitalisation artisanale et commerciale,
Dans quelques semaines, nous marquerons le coup pour lancer le projet Marais-De Gaulle avec l’extension de la société Vidéo-Son, à la pointe de son secteur,
L’équipe retenue en fin d’année pour mener le projet urbain et économique des Simonettes Nord va se mettre au travail, pour transformer enfin cette ancienne ZAC, en une vraie zone de vie locale.
Une grande réunion publique à partir de l’automne sera organisée, car enfin, les projets d’aménagement économique avec l’établissement public EPAMARNE, commencent à prendre forme sur les terrains de l’ex VDO.
Le nouvel espace Petite enfance prévu aux Mordacs, n’attend que le démarrage du programme immobilier qui l’abritera.
Le Musée de la Résistance nationale ouvrira les portes d’un second et magnifique espace pédagogique et d’exposition sur les Bords de Marne.
La grande salle du centre culturel Gérard Philipe rouvrira tout début avril, avec une belle programmation pour le fêter.
Un grand temps fort avant l’été, avec le monde associatif,
La Maison du Portugal accueillera notre histoire commune, si chère au cœur des Campinois.
Des millions seront encore investis cette année, dans d’importants travaux d’entretien des bâtiments et des voiries.
Un Portail numérique Enfance-famille va être élaboré, avec les familles, pour faciliter et améliorer la gestion des inscriptions familiales.
La fibre optique poursuit son déploiement dans les quartiers, grâce à nos exigences auprès de l’opérateur Orange.
Je n’oublie pas les investissements importants du Département du Val de Marne, pour construire un 6ème collège et une nouvelle crèche dans notre commune.
Et bien-sûr, d’autres initiatives culturelles, sportives, et populaires en préparation !
Certaines actions me tiennent particulièrement à cœur. Elles touchent à la vie quotidienne et à notre environnement, auxquels les habitants sont si sensibles :
La question de la propreté et du respect des espaces publics est devenue si prégnante, que nous allons intensifier le Plan Propreté décidé l’an passé, avec de nouveaux moyens humains, matériels, de verbalisation et de communication. Et dans le courant du premier trimestre, nous signerons : avec les bailleurs, les syndics, les commerçants et les entreprises de notre ville, un Contrat local de propreté, pour mettre chacun en situation de responsabilité, face à ce problème important.
La question des circulations et du partage des voies, est une autre préoccupation très forte des Campinois. Au mois de juin, nous organiserons une nouvelle étape des Assises des Transports et de la Mobilité, pour nous adapter aux évolutions culturelles de déplacements, aux problématiques de stationnements, et aussi pour participer à cette transition écologique si nécessaire.
Dans ce cadre, les premières stations Vélib vont être installées, notamment près de la future gare du centre ; et nous travaillons avec le syndicat SIPPEREC pour trouver une nouvelle utilité publique aux stations, qu’Autolib a décidé de ne plus exploiter.
Enfin, la question de la sécurité fait évidemment partie des sujets récurrents. Nous avions candidaté et nous avons obtenu en 2018, la Police de sécurité du quotidien. C’est une grande satisfaction pour nous. Car le renfort en septembre dernier de 25 agents de police nationale au commissariat de Champigny, a d’ores et déjà fait la preuve de son efficacité.
La Ville prend sa part du problème : nous renforçons nos équipes d’agents ASVP, nous poursuivons l’installation de systèmes de protection-vidéo, là où leur utilité est avérée, comme cela va être le cas prochainement sur une partie de la RD4, pour réduire les incivilités de stationnement sauvage et de vitesse. Cela vient compléter les arrêtés municipaux que j’ai signés pour limiter des activités nocturnes des bars et épiceries en centre-ville. Vous êtes un certain nombre, et je vous en remercie, à nous avoir signalé les effets immédiats positifs qu’ils ont eu pour la tranquillité et la sécurité routière.
Tout cela concourt à rendre notre ville plus belle, plus agréable, plus tranquille. Elle le mérite ! Voilà du concret ! Des actions structurantes et utiles pour notre ville et pour ses habitants. Ce n’est pas rien dans le contexte budgétaire actuel ! et c’est surtout beaucoup mieux que les postures et les critiques politiciennes.
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Permettez-moi un mot particulier pour les agents de la fonction publique.
Nous sommes confrontés à la difficulté financière de maintenir leurs missions, d’améliorer les conditions de travail ; en même temps que leur statut national et leurs rémunérations sont gelées depuis des années par les gouvernements successifs.
L’équation est complexe, et toutes les collectivités n’apportent pas les mêmes réponses.
J’ai coutume de dire qu’à Champigny, « nous sommes dans le même bateau », et que nous devons agir ensemble, pour aller frapper à la porte des responsables nationaux, et défendre ces services publics qui sont notre bien et notre mission commune.
J’aurai l’occasion demain, en présentant mes vœux au personnel communal, de faire part de propositions sur lesquelles nous travaillons depuis plusieurs mois. Je tenais cependant à dire, ce soir, que c’est grâce à l’engagement de ces agents, si nous sommes en capacité d’offrir des services et des prestations de qualité, comme cette belle soirée.
Et je veux les remercier en votre nom à tous.
Au-delà de toutes les actions et projets que je viens d’évoquer, tout n’est pas rose, évidemment, dans la vie des Campinois. Loin s’en faut ! Nous ne le savons que trop bien ! Ils ne vivent pas dans une bulle ; ils ne sont pas épargnés par les problèmes, la baisse du pouvoir d’achat, l’exclusion.
C’est pourquoi tout ce que nous faisons est si important. Nos orientations municipales agissent comme un bouclier social et économique. Ce n’est pas une formule, c’est un projet humain utile et nécessaire qui fait rempart.
Car la société française est dans un triste état ! Et les colères accumulées depuis des décennies ont « accouché » en novembre, d’un mouvement rouge de colère. Les gilets jaunes transposent tous les ras-le-bol : contre le mal-vivre, la pauvreté croissante qui s’étend aux revenus moyens. Ils portent des revendications de fond, très politiques.
Et le sentiment d’être méprisés, pas entendus, pas représentés, questionne jusqu’aux formes démocratiques, preuve en est la demande de référendums d’initiative citoyenne.
Je reprends volontiers des paroles, très à propos, d’un collègue maire et ami, qui remarque que « notre 5ème république a 60 ans cette année, et que c’est le bon âge pour partir à la retraite ! »
Ce mouvement n’est pas une surprise pour moi. Nous connaissons trop bien toutes ces situations de détresse, de fins de mois difficiles à boucler, d’impôts compliqués à régler. Ces ras-le-bol, je les connais, je les partage et nous nous battons au quotidien pour accompagner les citoyens à vivre dignement.
Pour autant, concernant les impositions locales, je veux dire leur importance. Ce sont ces ressources nécessaires qui nous permettent d’ouvrir des écoles ; de proposer des tarifs de cantine, de sport ou de culture, accessibles à tous les habitants ; de chauffer nos équipements, … pour ne prendre que quelques exemples. Ils reviennent donc aux Campinoises et aux Campinois sous une forme ou une autre.
A Champigny, nous avons fait le choix d’augmenter nos taux d’impôts locaux, que deux fois depuis 2012, et dans la même période, nos augmentations ont été deux fois moins importantes que la moyenne des villes voisines. Vous me direz : C’est toujours de trop !
Ce qui est certain, c’est qu’il faut réformer tout le système fiscal et ses calculs injustes, mieux répartir et faire participer les citoyens, les grandes sociétés, les revenus boursiers, à cette cagnotte solidaire collective.
Je pense que la grande revendication des gilets jaunes, de rétablir l’impôt sur la fortune, est liée aussi à ce ras-le-bol.
Je ne suis pas non plus étonné du récent mouvement lycéen et étudiant qui dénonce une énième réforme de l’Education creusant la sélection par l’argent et les territoires. Et un grand nombre de ces jeunes campinois, nouvellement diplômés ou majeurs, feront la fête, ce samedi, ici-même, à l’invitation de la Municipalité.
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Au siècle des Lumières, à l’aube de la Révolution française, on prête aux familles royales, une réplique aux paysans affamés : « S’ils n’ont pas de pain, qu’ils mangent de la brioche ! ».
230 ans plus tard, à ceux qui réclament un emploi, on rétorque « qu’ils n’ont qu’à traverser la rue pour en trouver » !
Après 8 semaines de mobilisations, le président de la République a enfin répondu. Par quelques mesures aux contours imprécis, qui –soit dit en passant- ne vont bénéficier qu’à une partie des salariés et des retraités de notre pays. Il ne faut pas les bouder pour celles et ceux qui vont en bénéficier.
Mais elles restent bien limitées et timides, c’est le moins qu’on puisse dire ! Et je suis choqué que les fonctionnaires soient les grands oubliés des propositions du gouvernement.
Depuis quelques jours, tout est fait, à grand renfort médiatique, pour étouffer les revendications de fond, derrière une panoplie de mesures sécuritaires, pour mesurer, presque mathématiquement, la perte de soutien populaire au mouvement.
Cela ne va pas calmer la situation ! Car dans le même temps, l’idée a grandi sur le fait qu’il y a beaucoup d’argent dans notre pays et qu’il est mal distribué : 1% de familles concentrent la masse des richesses ; 40 milliards ont été distribués en crédit d’impôts CICE à des grandes entreprises, dont certaines participent aux 80 milliards envolés dans des paradis fiscaux.
Le chiffre 2017 des dividendes reversés aux actionnaires du CAC 40 vient d’être publié : 57,4 milliards d’euros ! En hausse de 12 % par rapport à l’année précédente.
Ces chiffres accablants, comme ceux sur l’augmentation des inégalités et de la pauvreté, ne sont pas les miens. Ils viennent de la fondation Emmaüs ou du Secours Populaire, de la revue Challenges ou des Echos.
M. Macron a aussi décidé de lancer un grand débat national pour être sûr d’avoir bien compris les attentes et les colères.
SOIT ! Pour ma part, je me suis associé à l’appel des maires de France qui mettent, depuis plusieurs semaines, des Cahiers de doléances à disposition des habitants, pour recueillir et faire « remonter » au Président de la république, la parole libre et les exigences, sans limites de sujets.
Dans les premiers écrits de nos cahiers campinois, on trouve :
Je passe sur des messages plus ou moins sympathiques sur notre Président …
La plupart des écrits, reprennent des revendications sociales des Gilets jaunes :
Suppression de l’ISF ; Augmentation des salaires et du SMIC ; Dégel du point d’indice ; Retraite à 60 ans
Meilleur qualité du service public
D’autres concernent la crise démocratique
Crise de la représentativité des élus, demande de démission du gouvernement et du Président, nouvelles élections.
Fin des privilèges des anciens présidents
Référendum d’initiative citoyenne
Meilleur utilisation des deniers publics
Plus de réunions d’informations : local, régional, national à l’intention des citoyens
Certaines sont moins ordinaires :
Enseignement de l’anglais dès la maternelle
Instaurer des salaires de 2000 à 6000 euros dans le privé et le public, et des retraites de 1500 à 2000 euros
Enfin, certaines concernent la vie municipale :
Demande de facture annuelle à l’école d’art
Demande de plus de commerces de qualité en ville
Plus de décorations de Noel en ville
Problème de circulation aux abords des écoles
Demande de plus de parkings aux abords des transports
Continuez à remplir ces cahiers ! Ils sont à votre disposition, ce soir dans cette salle.
Une petite parenthèse : pour remarquer l’importance que le président de la République attribue aux maires des communes pour organiser ce grand débat, « parce qu’ils sont les plus à même de le faire ». Nous sommes donc bien une pièce maitresse de la vie démocratique de nos institutions.
Alors, pourquoi tant nous asphyxier ?
Deux siècles après la Révolution française, on parle « Etats-Généraux », « fin des privilèges », « cahiers de doléances ». Beaucoup de femmes manifestent en première ligne des cortèges, avec des bonnets frigiens.
Sommes-nous si éloignés des colères et des révoltes de 1788, qui -face à l’opulence et à l’arrogance des élites- ont fait basculer un système ?
En disant cela, je n’élude pas la question des violences, que je condamne, d’où qu’elles viennent. Mais prenons la question par la racine pour résoudre les causes, pas seulement ses effets.
Veuillez excuser la passion de mes propos. C’est que je croise par centaines, nombre de ces personnes, qu’on appellera gilet jaune, rouge, noir, bleus, multicolores ! comme on veut. Ce sont avant tout des citoyens, à bout, indignés, en colère.
Mes échanges avec eux m’apprennent beaucoup. J’ai d’ailleurs tenu à ce que soient présents ce soir, ces Campinoises et ces Campinois que j’ai rencontrés durant l’année, qui participent à nos ateliers, qui défendent le métro, qui font vivre le lien social dans les quartier, qui ont des choses à dire, et qui sont, à mes yeux, des forces vives, des acteurs de notre ville, de façon constructive.
Champigny est une ville fière et digne, identifiée par ses valeurs d’humanisme, de solidarité et de fraternité que les Campinois apprécient.
C’est une ville qu’on aime, parce que chacun peut y trouver sa place, découvrir et s’épanouir, dans les arts, la culture, le sport. Du simple loisir jusqu’aux plus hauts niveaux de compétition.
Bravo à nos artistes locaux, nos comédiens, nos médaillées olympiques, mondiales et nationales qui sont plusieurs à être ce soir avec nous. Bravo à tous les Campinois, artistes en herbe, créatrices, créateurs, sportifs, solidaires dans l’âme !
Champigny, terre populaire, de paix et de fraternité, fait vivre des valeurs de partage, où l’on aime -je l’avoue- tirer tout de même, UN profit, un seul : celui de notre diversité et de nos différences.
Merci à tout le réseau associatif et citoyen que la Ville soutient et qui contribue à cette richesse.
Avec notre majorité municipale, nous continuerons à combattre tout discours, tout acte qui va à l’encontre de notre vision d’une Ville pour Toutes et pour Tous.
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Je ne peux terminer ces vœux, sans parler de la Paix et de l’état du monde. Notre société, par-delà les frontières, vit une crise et un creusement des inégalités sans pareil.
Pourtant, en Europe, en France, tant de richesses existent ; tant de possibilités de développement, de technologies, de sciences, de moyens d’information et d’éducation, qui rendent possibles, d’autres choix, pour le bien de l’Humanité et de la planète.
Il n’y a pas de fatalité à la montée des populismes et des nationalismes, aux conflits et au réchauffement climatiques, qui provoquent l’exil de millions de victimes.
A Champigny, nous n’avons de cesse d’agir pour la Paix et la fraternité, en France et dans le monde. Nous le faisons, avec notre Collectif local pour la Paix, notre comité de jumelage, et avec tout le réseau citoyen et associatif qui tissent des toiles d’humanité et de solidarité.
Tous les peuples du monde aspirent à la Paix et au respect, et j’ai une pensée particulière en ce moment, pour les peuples palestinien et kurde, sans qui une solution viable ne sera pas possible au Moyen-orient.
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Que 2019 permette aux Campinois et à tous les partenaires qui contribuent à la vitalité de notre ville, de continuer à penser notre avenir, tous ensembles. Pour le bien-être des Campinoises et des Campinois, et pour le développement social, écologique et économique de notre commune.
Avant de vraiment conclure, permettez-moi un dernier mot peu coutumier, pour l’équipe municipale qui m’entoure : des adjoints et des conseillers de la majorité, qui travaillent depuis mars 2014, dans la diversité et collectivement, à mettre en œuvre le programme municipal sur lequel ils ont été élus.
Etre élu-e de la République, c’est accepter que l’intérêt général s’introduise dans votre vie personnelle, prenne de votre temps.
C’est un choix palpitant, mais difficile, car le statut des élus locaux en France est à peine reconnu. Pourtant, les élus municipaux participent à faire vivre la démocratie, au niveau le plus exigeant, au plus près des gens.
Je tenais à remercier mes collègues ce soir et à souhaiter que nous continuions à travailler longtemps, dans la diversité et le rassemblement, dans l’intérêt et avec les Campinois.
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Chers amis,
Il reste beaucoup de bastilles à prendre ; beaucoup de projets communs et de rêves encore à réaliser.
Ce début d’année 2019 invite l’intelligence et la justice, à remettre l’Humain et la planète au cœur de tout ; à aller décrocher de nouveaux succès.
Encore une fois,
Très belle année à chacun de vous, et pour les projets de notre ville.
Très belle soirée à toutes et tous.
Je vous remercie.
Photos D. Rullier