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Annie Metz : « une veille permanente »

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La directrice de la bibliothèque publique Marguerite Durand, consacrée à l’histoire du féminisme et des femmes, est l’invitée du vernissage de l’exposition « Mémoires des luttes féministes », jeudi 14 à 17h. Une parole précieuse pour la transmission de l’égalité femmes-hommes. Interview.

Quelle est la mission de la bibliothèque Marguerite Durand ?


La bibliothèque Marguerite Durand a été fondée en 1932 grâce au don de ses collections à la Ville de Paris par la journaliste féministe Marguerite Durand. La bibliothèque conserve une riche documentation sur l'histoire des femmes et du féminisme. Nous achetons beaucoup de livres, revues, périodiques, manuscrits, affiches, correspondances ; collectons les tracts. Nous assurons la pérennité de la sauvegarde des archives dans le cadre public. Notre mission consiste à faire connaître le passé des femmes qui ont été occultées dans tous les domaines d’activité : les arts, les sports, les sciences, l’exploration… Pour favoriser cette redécouverte de la place des femmes dans toutes les strates de la société ; et transmettre. C’est un féminisme culturel qui œuvre pour la reconnaissance de l’égalité et la visibilité des femmes.

Quelles sont vos acquisitions remarquables ?

Notre fonds de manuscrits est remarquable. Nous possédons beaucoup de correspondances et de manuscrits de Louise Michel ; ils sont d’ailleurs numérisés donc consultables sur le portail web de la bibliothèque. Nous avons également des livres d’Olympe de Gouges en édition originale, des affiches de femmes de la Commune, des partitions de musiciennes, des photographies des photographes Gisèle Freund et de Laure Albin Guillot etc. Notre fonds de cartes postales anciennes est aussi exceptionnel car les féministes de la première vague ont beaucoup utilisé ce support pour faire campagne, notamment, pour le droit de vote des femmes.

Comment se « porte » l’égalité femmes-hommes aujourd’hui ?

Il faut toujours tout recommencer, mais la prise en compte de ce combat par les jeunes assure une relève ; on parle de « 3e vague ». Elle aborde de nouveaux thèmes comme les identités sexuelles et le corps avec de nouveaux modes de fonctionnement qui passent par les blogs et les réseaux sociaux. Il est à noter que l’étude de l’histoire des femmes n’est pas intégrée aux cours d’histoire dans les établissements scolaires. Il est encore difficile de mettre des auteures au programme, sauf par volonté personnelle des professeurs. Cela joue dans la méconnaissance. Les sujets du sexisme et des discriminations sont sans cesse à réactiver. Nous avons un travail de veille permanente à accomplir.

Propos recueillis par Sophie Durat

 


A lire : L’Evénement pages 8-9 du magazine Champigny notre ville de mars 2019.

A voir : Exposition « Mémoires des luttes féministes », du 8 au 29 : affiches, extraits de journaux féministes des années 70 à nos jours, collectés notamment par les Archives Recherches Cultures lesbiennes.

Vernissage jeudi 14 mars à 17h, en présence d’Annie Metz
Hall de l’hôtel de ville